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Comment porter plus loin le regard ? publié le 2 janvier 2017

lundi 2 janvier 2017, par dvial

L’archive de cet article est ici :
https://librairiemobile.wordpress.com/2017/01/02/comment-porter-plus-loin-le-regard/

Comment porter plus loin le regard ?

Comment porter plus loin le regard pour embrasser à l’avance le paysage étrange où nous conduisent nos pas ? Trouble et inquiétant, le système affaiblit se fait plus coercitif pour perdurer, alors que ses meilleur-es soldats rêvant de s’en faire « chef » feignent de ne pas en être et se bousculent pour le fuir : signant par là même leur allégeance dans un monde sens dessus-dessous. Mais c’est quoi le système ?

Il y a sans doute autant de systèmes que de points de vue. De là où je me trouve, le système m’apparaît comme un mécanisme global, une mécanique implacable nièce de Descartes qui s’évertue à détruire la Nature et le vivant pour recréer de toutes pièces un environnement rationnel, utile, pratique, rentable, sécurisé et sous-contrôle. Voilà pour moi ce que représente le système.

Un petit pas de côté nous rapproche ou affine en : « système capitaliste tendance plouto-transhumaniste, gréco-judéo-chrétien, teinté de Lumières ». C’est bien sûr incomplet, amendable, j’invite chacun-e à proposer sa propre vision du … méta-trans-néo-système.

 » Je n’aime pas mon époque, c’est pour cela que je préfère rester discrète, vivre en retrait le temps qui m’est imparti. Je regrette l’hypocrisie et le cynisme d’un peuple, mon peuple, qui s’est lancé à l’assaut de la matière pour la dominer, qui n’a de cesse depuis des siècles de fantasmer sur la technique et ses bienfaits, qui combat la nature au nom de la raison et qui, voyant les dégâts que cause cette folie minimise et masque la vérité ; c’est sûr que si nous devions admettre aujourd’hui que cette voie ne conduit nulle part il faudrait aussi revenir sur tous les crimes et les sacrifices exigés depuis pour avancer. Ceux qui pilotent ce progrès préfèrent continuer encore plutôt que de reconnaître enfin le massacre des amérindiens, des indiens, des africains et des aborigènes, la destruction massive des biodiversités végétales et animales, la pollution de la planète, l’esclavage, la colonisation et l’hégémonisme culturel occidental, l’impérialisme économique et le pillage des ressources naturelles sur lesquels ce progrès s’est construit. Niant la portée de leurs actes ils promettent encore à qui veut les croire que l’avenir radieux est pour bientôt et pour tous, à condition bien sûr que l’on suive encore la route droite et propre qu’ils nous font construire à travers une nature qu’ils qualifient d’hostile et sauvage nous convainquant d’élever de tous côtés des grillages pour nous protéger de ses mystères, pour nous empêcher de nous y aventurer car nous pourrions nous y égarer, nous y perdre … Mais comment peut-on encore leur faire confiance ? Comment peut-on encore accepter de participer à un projet si grotesque, si inconscient, porté par des gens qui méprisent la nature, qui méprisent l’autre et sont égocentriques comme on pouvait être autrefois géocentrique ou anthropocentrique ? » Ainsi s’exprime Gabrielle dans le récit Gabrielle ou la révolution relative.

Ce mécanisme repose donc, à mon sens, sur un pillage systématique des ressources naturelles au mépris des peuples, de la nature et du vivant. Cette matière première sert à alimenter la machine productiviste qui transforme le tout en produits de consommation. Avec pour illusions récurrentes une croissance infinie et le plein emploi : car tout le monde doit être rendu complice de cette folie en profitant (même peu) des bienfaits du système.

Or si ces quelques éléments proposent les contours plus ou moins clairs d’un projet, une question essentielle se pose de manière plus radicale jour après jour : participer ou pas à ce projet ; consciemment ou pas.

Je peux y participer consciemment / ou y participer inconsciemment. Je peux ne pas y participer consciemment / ou ne pas y participer inconsciemment.

Ce système est-il la seule et unique façon d’envisager notre rapport au monde ? On nous présente souvent l’avancée inéluctable du progrès comme la raison ultime de ce déferlement d’une réalité reconstruite qui bientôt nous dépasse. Exemple récent entendu sur les ondes : » Nous sommes contraints, voyez vous, d’aller vers l’homme augmenté si nous ne voulons pas devenir les sujets, les esclaves de l’Intelligence Artificielle qui progresse à grands pas. » Quelle logique incroyable s’exprime là ?! J’en ai une autre : on débranche l’I.A. le temps de réfléchir ensemble. Elles sont où les prises ?

Parfois je m’étonne que le système s’offusque de la violence de modestes jets de peintures sur des murs de banques ou de quelques vitrines qui volent, alors que lui-même – le système – détruit sans vergogne la Vie sur terre, pollue tout et manipule jusqu’à nos inconscients pour se présenter comme une panacée … parfois je m’étonne.

Lorsque la conscience, issue de la connaissance mise en perspectives nous permet d’entre-voir que le système ne perdure que parce que nous le nourrissons nous-mêmes de notre production, de notre consommation, de notre TEMPS et de notre énergie, une question philosophique émerge : jusqu’où suis-je prêt à me rendre complice de cette folie ? Dans quelle mesure puis-je me soustraire au système ? Comment vivre sans alimenter le monstre froid et arrogant ?

D’abord un simple rappel : souvenez vous que nous sommes des animaux. Et oui n’en déplaise à certain-es nous sommes, nous les humains, des animaux, vertébrés et mammifères. Animaux supérieurs ? Pas si sûr si l’on considère que nous sommes les seuls animaux sur cette planète Terre à devoir payer pour y vivre. Aucun animal ne paye pour vivre sur terre (sauf de leur vie). Cela nous semblerait absurde. Mais nous, les humains, oui nous payons. Et le système a si bien inversé les logiques que nous nous targuons d’être plus évolués que les autres animaux puisque nous, nous payons pour nous nourrir, pour boire, pour nous abriter, nous vêtir et bien d’autres choses encore, bientôt sans aucun doute pour respirer.

Maintenant, si l’on présente le système actuel comme un enchaînement, un arbre qui relierait trois mots :
production---croissance—plein emploi

création—décroissance—temps libéré

pourraient être les racines d’un autre système.

Sortir d’une logique mortifère ou d’une civilisation de la digestion qui ne propose rien d’autre qu’accaparer les ressources naturelles pour les transformer en produits de consommation, qui sont consommés – donc – pour le plaisir des plus fats avant de se retrouver en déchets que l’on planque sous le tapis. Voilà l’immense projet capitaliste ! Que l’on peut, peut-être, faire évoluer en autre chose.

Et comme il est délicat de tenter de décrire toutes ces choses compliquées avec des mots et des phrases construites qui se suivent pour former ensemble des paragraphes et des textes longs sur lesquels il est si difficile parfois de se concentrer plus de trois minutes … essayons de poser cela d’une manière plus aisée à embrasser du regard –

Depuis toujours j’embulle pour penser : j’appelle cela des schémas. Plus snob, on peut parler de cartes mentales ou heuristiques. Si je devais citer une référence, se serait Bureau d’Etudes qui fabriquait à l’époque de la librairiemobile des cartogrammes forts pertinents (publiés par les éditions Homnisphères).

arbre articulé - 21.12.2016

2ème version – incomplète et encore un peu compliquée à embrasser du regard …

Je vais continuer à travailler (!) pour rendre mes divagations plus faciles à comprendre ; je tiens d’ailleurs à m’excuser d’avance ici auprès des vaillant-es sachant-es (de gauche à droite) habilité-es et légitimes à manier concepts et idées, car je m’autorise dans un présomptueux élan d’amour pour mes frères et surtout soeurs humain-es à penser, alors que je suis pauvre, mal habillé, mal logé, sans diplôme et même pas fils de prof ! Quelle audace !… En plus je me moque – mais ce n’est pas méchant.

Va savoir, on peut même tenter d’essayer pour voir d’échanger des idées (peut-être)

arbre articulé - 02.01.2017