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Ébauche hypothèse 1 / transition Vénus--->Phallus

dimanche 30 juillet 2023, par dvial

Cet article est à considérer en complément de la Chronologie Archéologique Marchée dont la version numérique ci dessous - comme sa version "promenable" autour de la bibliothèque du pic noir, en Ariège - ont été inspirées et motivées suite à la visite de l’exposition Vénus au musée de l’Aurignacien (en 2022).

Ce que j’y ai découvert, c’est surtout le nombre des représentations féminines trouvées sur des sites préhistoriques, et leur répartition géographique.

J’ignorais que l’on en avait trouvé autant, vu que l’on cite souvent les mêmes.
Mais il y en a plein ^^

L’idée d’une frise marchée m’est venue en visitant cette expo /
Marcher 1km - voire 7km si on part des premierEs hominidés - en découvrant sur le parcours que ces humains là étaient de "vraies" humains est une expérience politique forte qui explose le story-telling d’unE sapiens tout puissantE ayant peuplé une Terre vide de toute humanité et conquis la Nature à la force de son lobe préfrontal....
Cela fait tomber sapiens de son pied d’estal et cela redonne de l’espace pour y retrouver et voir évoluer Néandertal et quelques autres

Ça explose les racismes. Ça explose les religions.

Tout comme l’Amérique a connu des civilisations sophistiquées bien avant l’arrivée du colonialisme européen, la Terre était peuplée de civilisations sophistiquées bien avant le colonialisme de sapiens : et ça c’est tout de même un petit peu fondamental
Car il y a aussi cette manie, cette façon dans beaucoup de chronologies pédagogiques "d’écraser" une partie de ce passé, en jouant sur l’échelle :
référence : Sep 13, 2022 // Le couloir à remonter le temps : l’archéologie dans le métro à Montparnasse-Bienvenue :
[À l’occasion des #20ansInrap et des @JEP, l’Inrap s’est associé à @RATPgroup pour proposer une rencontre inattendue avec l’archéologie. Une fresque de 138 m est visible jusqu’au 6 novembre...]
Alors à voir ... Si sur 138m il est représenté plus d’antiquités que d’homo erectus par exemple : et bien c’est faussé ! En creux c’est insinuer une fois de plus que seulE sapiens aurait de l’intérêt, en invisibilisant de manière volontaire (ou inconsciente ?) de multiples autres facettes de notre humanité présente.
D’où les mille mètres à parcourir au long de la Chronologie Archéologique Marchée, qui calment un peu avant de comprendre la pagaille délirante que l’on a été capables de mettre PARTOUT sur les 13 à 15 derniers mètres à peine...

Et donc, c’est en commençant cette Chronologie Archéologique Marchée que je me suis fait cette remarque : C’est tout de même curieux ^^

Si on place sur une chronologie les Vénus préhistoriques, elles disparaissent au moment où apparaissent le premier culte phallique, les premiers villages, le début de l’exploitation systématique de la nature et les civilisations ... curieux


Donc, dans cet article je vais rassembler les différents tweets publiés entre mai 2022 et août 2023 pour tenter de mettre au clair les différents éléments qui me conduisent à poser cette hypothèse de l’émergence d’un culte phallique lié à la sédentarisation, à la domestication de la nature, à son exploitation systématique par la force et à l’émergence de la "civilisation".

Et donc nous allons repartir de mai 2022
(puisqu’un précédent fil twitter sur le sujet a disparu [coucou Patou])

Cela va être un peu long.
Si je laisse cet article visible en ligne c’est pour en partager le contenu avec des individuEs éloignéEs que le sujet intéresse. Cela ne vous autorise pas à le PILLER.
Si vous souhaitez intéragir je suis ouvert à la discussion ici : frisevial@librairiemobile.org

david vial

 

pour faire simple : il me paraît évident que la divinité fut d’abord féminine, car une simple observation montre que - lors de la naissance - la Vie surgit de la femme.
Pendant des millénaires ce mystère absolu a du donner aux femmes la place particulière de créatrice
Même si elles mêmes avaient conscience de leurs cycles (cf os avec encoches - j’essaierai de retrouver une ref) et du rôle de l’homme. (Secret ptêtre partagé avec certains)
A mon avis, il aura fallu attendre une sédentarisation (même partielle) pour que l’homme fasse lien
de cause à effet - après avoir partagé suffisamment de temps avec les femmes en continu - entre coït et accouchement.
C’est lors de cette sédentarisation que tout le bordel a peut être commencé.
Car alors, quand une majorité d’hommes ayant pu comprendre que la Vie ne jaillit pas
de façon spontanée ni magique du corps de la femme, un truc s’est inversé (tiens, déjà là !?)
La femme devenait "réceptacle" de la semence masculine et alors, c’est parti en live :
soit qu’il ait été vexé de s’être trompé pendant autant de temps,
soit qu’il ait trouvé là un prétexte,

la féminité sacrée fut remplacée par la virilité masculine. Avec son lot de domination, peut être motivée par une "revanche" symbolique prise sur la femme.

Sédentarisation - mesure du temps - patriarcat - monothéisme vont ensemble
(à mon avis)

Et on est toujours dans cette logique (pourrie)

Je parle bien d’une transition qui nous aurait fait passer de l’exploration de profondeurs lourdes de sens
diverticule axial Lascaux crédit Cab. Guy Perazio

à l’érection dominatrice comme affirmation symbolique (voir ici : https://books.openedition.org/artehis/18301 par exemple) du contrôle, de l’exploitation et de la maîtrise par la force virile de la nature, de la femme et puis très vite du monde alentours y compris les éléments, les barbares, les contrées lointaines toujours pleines de promesses (cf. structure d’escroquerie dite ’de Ponzi’) etc ...
Epées manufacturées - bronze - de Tell d'Arslantepe - source & crédit : https://whc.unesco.org/fr/list/1622/gallery/


de ouf !
Merci beaucoup de m’avoir mis sur la piste de cette dame : Marija Gimbutas - cela me replonge dans des réflexions anciennes qui tombent pile-poil.

https://matricien.wordpress.com/geo-hist-matriarcat/europe/basque/these-femme-et-paganisme-basque/

Suis plutôt d’accord aussi avec elle sur l’hypothèse d’un patriarcat qui aurait voyagé.
Avec le pays basque comme "refuge" d’un matriarcat plus ancien, avec une langue particulière.

https://matricien.wordpress.com/essais/marija-gimbutas/

On peut peut-être mettre à jour l’hypothèse Kourgane de Marija Gimbutas avec cet article de juillet 2023 sur "L’origine hybride des langues indo-européennes" : https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/l-origine-controversee-des-langues-indo-europeennes_172874
Étude initiale (en anglais) : https://phys.org/news/2023-07-insights-indo-european-languages.html

De fait, c’est dans toute la chaîne Pyrénéenne qu’ont subsistés un rôle et une place particulière de la femme.
Voir a ce sujet les travaux de Mme Isaure Gratacos ⬇️

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_familial_pyr%C3%A9n%C3%A9en

https://youtube.com/watch?v=JIOgfndO4c8

 

Tout est narration Et ces découvertes m’en inspirent - qui racontent d’autre histoires Car si ça se trouve, les fondements culturels de la société moderne hiérarchisée, construite sur l’exploitation de la nature s’est d’abord élaborée en Anatolie puis s’est diffusée. Au besoin par la force.

cette diffusion se faisant peut être bien au rythme de la propagation des métaux...

D’abord avec le cuivre

puis le fer

Jusqu’à l’apogée de ce modèle totalitaire, bureaucratique et centralisateur que fut l’empire romain. Empire dont le modèle sert de référence au fascisme moderne.

Mais ce modèle de société a été imposé en soumettant les populations récalcitrantes. Et ce modèle continue d’être imposé par la force (ou le mensonge)

J’aime à penser que l’Espagne anarchiste de 1936 est un épisode récent de la résistance de néandertal à l’imposition forcée par les fascistes européens d’un système capitaliste totalitaire, qui plonge ses racines empoisonnées dans un passé pas si lointain à l’échelle de notre humanité.

Ce modèle social - hiérarchique bureaucratique exploiteur de nature et d’humains - est criminel, et quoique présenté comme le seul modèle "civilisé" fort de son universalisme européo-centré totalitaire - ce mode d’organisation social n’est ni unique, ni une panacée. C’est l’Empire. Construit sur les ruines de tout ce qui lui résiste, sur les cendres du cousin néandertal, imposé sur les lambeaux de cultures locales détruites, aux langues exterminés, à l’histoire niée et réécrite / de la Bretagne à l’Irlande par exemple /

et aujourd’hui l’Empire ravage ce qu’il reste d’altérité pour nourrir ses ambitions / de l’Amazonie à l’Arctique par exemple

Or l’Empire, tout comme les résistances à son hégémonie, sont affaire d’hommes et de femmes. Des hommes comme des femmes trouvent un intérêt à servir cette folie, pareil : des hommes et des femmes trouvent du sens à la combattre.

Nous devrions, hommes et femmes, nous allier face à un système d’exploitation vieux comme la sédentarisation et la domestication - pour éviter d’en être complice déjà - Mais cela demande beaucoup trop de remises en question ...

(Bah on pourrait déjà arrêter de pourrir celles et ceux qui vivent à la marge de votre monde depuis des années, ce serait un bon début 😊 et puis ensuite renoncer au confort petit bourgeois - bref)

source de l’image/texte : https://bigthink.com/the-past/how-rituals-created-society/

Les rituels comme indissociables de la société ⬇️ Certes, mais on peut aussi inverser l’analyse, et considérer que la dissociation du sacré et du profane telle que décrite par Durkheim n’a existé QUE pour imposer une transition culturelle vers ce monde hierarchisé, dans lequel la majeure partie des individuEs passe son temps au "travail" (le profane) et a besoin de moments de communion, de rituels qui le transporte et l’élève au dessus de sa condition d’esclave soumisE à une minorité bourgeoisEs/nobles/... (le sacré)

mais le sacré de Durkheim n’est il pas le Spectacle de Debord ? Cette minorité qui règne et profite de la crédulité des individuEs n’use-t-elle pas de subterfuges, de chimères, de peurs, de mensonges, de narratif ?

Une des astuces les plus dégueulasses qu’utilise la bourgeoisie pour assurer son emprise, c’est le mensonge d’une vie après la mort 🙃
Une vie super chouette, avec la félicité, la joie éternelle et tout et tout 🌈🙏 mais bon. Une fois que t’es mortE.
Avoir réussi à faire croire en cette inversion est d’une perversité sans borne. Et alors c’est pas tout : car l’accès à cette vie post-mortem est hiérarchisé, et les meilleures places au paradis sont réservées à celles et ceux qui auront le plus souffert dans cette vie ci - Vous la saisissez l’arnaque ?
Ces fables justifient la misère sociale, les pires crimes, l’exploitation et les abus, les guerres, pillages et saccages, puisque dans cette vie on est censé souffrir, c’est l’autre vie, après 🙃🤡🧐 qui sera chouette, promis.

T’inquiète que la bourgeoisie n’y croit pas, elle.
Elle sait très bien que tout se passe ici et maintenant
Elle abuse de son rôle et des richesses exploitées.
En entretenant un Spectacle qui fait diversion.
On peut penser que les prémices de ces récits destinés à impressionner
les esprits sont apparus en même temps que les premiers spectacles son et lumière - peut être d’abord dans des cavernes, puis dans des temples.
Est ce que ce sont ces séries d’affabulations millénaires que l’on nomme cultures - ou civilisations ?
En tout cas, ça fait un moment que la bourgeoisie perdure, grâce à ces subterfuges.
On prétend que la croyance et donc les spiritualités qui la prennent en charge sont inhérentes à ce qui nous fait humains. Non. Inversons : c’est les mensonges qui créent angoisses et peurs qui seront consolées et exploitées.

L’hypothèse évoquée dans ce documentaire de Marc Azema peut rejoindre une critique beaucoup plus moderne du Spectacle ou du Sacré utilisés par une minorité pour assurer une sorte d’emprise sur le groupe.
Cette exploitation de procedés techniques à des fins de gouvernement n’a peut être pas été là dès les débuts : l’intention première n’était peut être pas d’impressionner les esprits pour assurer un ascendant dessus.

Comme dans cet exemple concret :

le son et ses échos ont été maîtrisés avec une ingéniosité - tout à fait remarquable - pour provoquer un effet. Un effet de surprise voire de stupeur sur un public / des individuEs / effet qui peut aussi bien effrayer et placer sous l’emprise de celui/celle/ceux qui sont capables de maitriser cet extra-ordinnaire (ou semblent l’être ...)

Alors oui "la connaissance c’est le pouvoir" et le matérialisme tel que l’anarchie l’entend peut servir un pouvoir "spirituel"

et cette connaissance empirique a pu participer à structurer la transition vers nos sociétés hierarchisées, théocratiques et Spectaculaires - où elles continuent d’ailleurs peut-être à entretenir le Spectacle - ou sacré : cet ensemble d’escroqueries ritualisées dont le corpus de droits et de devoirs maintient les individuEs dans un contrôle permanent et que l’on nomme si fièrement "société" ?

cela expliquerait la méfiance instinctive de l’anarchiste pour : à la fois la religion, le spectacle, et la société 🙃

Le Spectacle (de Debord) comme le Sacré (de Durkheim) peuvent être vues comme les "fantaisies abstractives" de Bakounine lorsqu’il se moque des idéalistes


dans "Dieu et l’Etat"

pour Bakounine, les idéalistes "ont enlevé à la matière l’intelligence, la vie, toutes les qualités déterminantes, les rapports actifs ou les forces, le mouvement même, sans lequel la matière ne serait pas même pesante, ne laissant rien que l’impénétrabilité et l’immobilité absolue dans l’espace ; ils ont attribué toutes ces forces, propriétés et manifestations naturelles à l’Etre imaginaire créé par leur fantaisie abstractive ;
puis, intervertissant les rôles, ils ont appelé ce produit de leur imagination, ce fantôme, ce Dieu qui est Néant : l’Etre suprême."

Ainsi, "une fois la divinité installée, elle fut naturellement proclamée la cause, la raison, l’arbitre et le dispensateur absolu de toutes choses : le monde ne fut rien, elle fut tout ; et l’homme, son vrai créateur, après l’avoir tirée du néant à son insu, s’agenouilla devant elle, l’adora et se proclama sa créature et son esclave."

"Dieu étant le maître, l’homme est l’esclave. Incapable de trouver par lui-même la justice, la vérité et la vie éternelle, il ne peut y arriver qu’au moyen d’une révélation divine.
Mais qui dit révélation, dit révélateurs, messies, prophètes, prêtres et législateurs".

en d’autres termes :

"l’idée de Dieu implique l’abdication de la raison et de la justice humaines, elle est la négation la plus décisive de l’humaine liberté et aboutit nécessairement à l’esclavage des hommes, tant en théorie qu’en pratique."

C’est ainsi que "prêtres, monarques, hommes d’état, hommes de guerre, financiers publics et privés, fonctionnaires de toutes sortes, policiers, gendarmes, géôliers et bourreaux, monopoleurs capitalistes, pressureurs, entrepreneurs et propriétaires, avocats, économistes, politiciens de toutes couleurs, jusqu’au dernier vendeur d’épices, tous répèteront à l’unisson ces paroles de Voltaire : si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer."

parmi eux, "il existe enfin une catégorie assez nombreuse d’âmes honnêtes mais faibles [...] dans la vie publique, ils s’appellent les socialistes bourgeois."

Il me semble qu’une partie de la gôche altermondialiste, ouvertement chrétienne ou bercée par l’anthroposophie, le colibrisme et autres spiritualités suspectes correspond assez bien aujourd’hui à cette définition.
Notons que Bakounine avait déjà décelé que

"de nos jours, dans certaines régions de la plus haute société, le spiritisme tend à s’installer sur les ruines du christianisme."
ou encore "[...] comme le veulent les jésuites, les momiers, les piétistes ou les méthodistes protestants".

l’anthroposophie ou l’église évangéliste, toutes deux très influentes dans le monde occidental entretiennent (à mon avis hein) les "contes absurdes" qui empêchent de cheminer vers ce que Bakounine nomme "la révolution sociale" (je vous laisse approfondir) possible grâce à "deux facultés précieuses : la faculté de penser et la faculté, le besoin de se révolter"


C’est qu’il y a peut être eu dans l’histoire de l’humanité un AVANT Et que le souvenir tenace de cet "avant la société du mensonge collectif" est vivace en nous.

Sans pour autant que cet "avant" soit la nostalgie d’un lointain paradis perdu...

Comme le montre cette étude :

https://phys.org/news/2022-09-social-resistance-bronze-age-response.html
ici un article en français : https://dailyscience.be/06/01/2020/el-argar-une-civilisation-prehistorique-tombee-dans-loubli/

des luttes et des résistances très concrètes contre l’hégémonie d’un système étatique hiérarchisé et coercitif existent depuis longtemps, ici

Peut-être même depuis son émergence - qui reste difficile à dater avec précision -

Et si dans la longue histoire de nos humanités ce processus assez récent est encore en cours et qu’il rencontre encore - et toujours - aujourd’hui les mêmes résistances, peut-être que l’on pourrait se questionner sur la pertinence du modèle imposé. Mais bon. C’est pas facile apparemment ...

cela fait écho avec l’actualité en Iran ^^ en avançant sur la frise chronologique je découvre des éléments qui semblent aller dans le sens de l’émergence d’un culte masculin, en lien avec la compréhension des mécanismes de reproduction

au moment de la sédentarisation et en parallèle de la domestication de la nature / Le site de karahan tepe par exemple, et son étrange salle des phallus donne à réfléchir

Sur karahan tepe (il y a 11400 ans)

et d’abord pour situer, nous sommes toujours en Anatolie, pas loin de Gobelkli-Tepe

https://www.theartnewspaper.com/2021/11/17/discovery-turkey-karahan-tepe

source de l’image et plus de détails ici : https://www.easternturkeytour.org/karahan-tepe/

Bon. cela ne confirme pas pour autant que cette compréhension du rôle du masculin dans le surgissement de la vie, ait tout à coup donné lieu à une mise sous tutelle du féminin.
Il est aussi possible que les deux rôles "complémentaires" aient aussi pu être l’objet d’un culte paisible ...

https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/en-turquie-les-mysteres-sans-fin-du-sanctuaire-de-gobekli-tepe

Cela restera sans doute bien difficile d’imaginer les étapes de la transition qui a eu lieu dans cette région [et peut-être ailleurs aussi]

Car si un culte phallique semble bien avoir émergé ici il y a plus de 10000 ans, on y retrouve aussi cette représentation féminines très similaire à des Vénus bien plus anciennes, celle-ci n’étant datée que de (seulement !) 8000 ans :

https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/une-statuette-de-plus-de-8000-ans-decouverte-en-turquie_105065

Quelque part dans cette région c’est construite notre "civilisation"
Quelque part dans cette région émergent au même moment les premières représentations d’hommes et de phallus

"Urfa man"datée d’il y a 9000ans, voici la première sculpture connue d’un homme - puisqu’AVANT nous ne trouvons que des Vénus (je rappelle)...
Même si le phallus lui même est représenté : voir ici - https://donsmaps.com/phallusstoneage.html

je n’ai pas le nom de celui-ci


Leurs attributs masculins sont bien apparents.

Cette statue ci - un brin inquiétante non ? - semble même suggérer un enfantement par le phallus

Comme si - et disons bien "comme si" vu que l’on manque de preuves plus tangibles - comme si avait été représentée là l’idée même de cette transition symbolique de la capacité créatrice et "magique" de la FEMME à l’HOMME.
Comme si l’homme - le masculin - avait voulu affirmer son tout nouveau contrôle sur la reproduction ...

Alors si l’émergence de cette virilité soudain consciente de sa puissance créatrice s’est faite tôt, dans une région, il est probable qu’elle se soit - avec le temps - diffusée plus loin y compris pas la force violente.

Et avec cette idée, les cadres socio-éco-politiques et la civilisation qui l’accompagnent.

C’est à dire la hiérarchisation, la théocratie, les monothéismes, les lois immanentes, les dogmes prophétiques, l’exploitation, la bureaucratie, le centralisme, les classes sociales, la mesure et le contrôle du temps, le travail, la conquête, la colonisation, la propriété etc ... tout cela s’imposera APRES la transition néolithique ;

Mais n’allons pas trop vite ...
N’est ce pas précisément cet épisode qui est décrit dans ce passage de l’Enuma Elis : mythe de la création du monde babylonien qui fut repris ensuite par les grecs ?
[désolé, en attendant que je trouve le moyen de télécharger l’audio directement sur ce site, il faut passer par twitter pour écouter :
https://twitter.com/i/status/1683011222696853505 ou par la source audio référencée ci-dessous ⬇️ minute 34 à 36]

Mardouk (qui devient Zeus chez les grecs) tue la mère originelle Tiamat pour organiser le monde, le mettre en ordre et de fait acquiert les pleins pouvoirs.
Tiamat est découpée à la serpe de fer : l’outil symbole de l’agriculture et de la domination de la nature.
Cet épisode marque le début du monde ordonné où tout est bien à sa place .. disons plutôt sous contrôle ; après une période de "chaos" ...
C’est le début de la civilisation telle qu’elle s’impose depuis, par la force, la guerre, le travail, la tyrannie, la hiérarchie de classe.

Source de l’audio : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre-du-samedi-05-novembre-2022-4937330

J’y reviendrai car même si ce n’est sans doute pas l’interprétation académique, perso j’ai relevé - dans la version ultérieure de ce mythe repris par Hésiode (grec) - une inversion

En effet, alors que "Tiamat découpée à la serpe de fer pour organiser le monde" fait directement écho à l’excision et au soit disant rôle culturel/civilisateur/social qui lui est attribué - comme évoqué ici : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/se-reconstruire-3253035 -

dans le mythe d’Hésiode c’est le sexe masculin d’Ouranos qui est tranché à la serpe de fer par Chronos ... pour créer l’espace nécessaire au monde (ou à la civilisation) - du sang naïtront les Erinyes, déesses de la Vengeance https://www.universalis.fr/encyclopedie/erinyes-eumenides/ et de la semence naitra Aphrodite : une déesse, la féminité ... mais une certaine vision de la féminité (un peu la Barbie pour faire un lien avec notre modernité ...) -
Source de l’audio : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre/quand-les-dieux-rodaient-sur-la-terre-du-samedi-05-novembre-2022-4937330 // de la minute 22 à la minute 24 environ pour le mythe revisité (et de mon point de vue) inversé par Hésiode quelques centaines d’années après le mythe Babylonien.

De toutes façons, les fondements Grecs de notre civilisation - élaborés à partir d’éléments narratifs (inversés ou pas) qui sont bien plus anciens - ne font que mettre en forme une vision du monde hiérarchisée et élitiste qui organise surtout la domestication et l’exploitation systématique de l’environnement - c’est ce que la "culture" appellera remplacer le Chaos par l’ordre ....

L’hypothèse d’un culte phallique apparu il y a + de 10000 ans venu remplacer un féminin "sacré/magique par nature" et coïncidant avec la domestication et l’exploitation systématique au profit d’une élite de mâles dominants peut se deviner dans la place faite aux femmes dans la Grèce Antique : ce berceau de noootre beeelle civilisation.

source :

La civilisation : ce truc fait par les hommes, pour les hommes ....

Chez les Grecs, comme chez les Etrusques, l’homosexualité masculine était la norme.
Et plus tard, l’empire romain a continué sur cette lancée, reléguant la femme â la fonction reproductive.

Les affaires de la cité se décidaient entre mâles.
Les ambitions et les carrières s’organisaient entre eux d’une génération à l’autre, y compris par des pratiques de favoritisme plus ou moins acceptées ou subies, qui relèveraient aujourd’hui de la pédocriminalité.

Pensez vous que ça a changé ?
Je n’en suis pas certain.

On peut trouver des traces de cette cooptation élitiste et masculine par le sexe (+ ou - subie évidemment) jusqu’à une époque récente dans de prestigieux collège anglo-saxons ou dans les pratiques de bizutage par exemple.

Après les grecs et les romains, le culte phallique a perduré dans les religions monothéistes - ou les sectes qui gravitent autour comme ici par exemple :

le rituel de l’avent pratiqué dans les écoles Steiner-Walldorf où sont enseignés les préceptes du gourou Steiner

Ce "cierge central [qui] représente le Christ Cosmique que l’enfant est appelé à rencontrer" dans la spirale de l’avent qui se pratique en anthroposophie :

si c’est pas un culte phallique c’est quoi ?

Vous me direz, la Secte occulte ne fait que reproduire ce qui se fait dans la Secte officielle. Comme dans toutes les religions peut être.
Et puis un peu partout ailleurs dans la société : car elle est jolie hein votre civilisation évoluée, humaniste toussa ...

https://www.liberation.fr/societe/religions/affaires-santier-et-ricard-des-lenteurs-deliberees-pour-couvrir-des-prelats-20221226_Z2KR2WTYPJAT7DCSV3SBTVIE7E/

Je connais mal les abus identiques que l’on retrouve fort probablement dans TOUTES les autres religions et sectes.
Mais force à toutes les populations, d’hier ou d’aujourd’hui - d’ici et d’ailleurs - qui se soulèvent contre les régimes théocratiques pour se libérer des mensonges, des abus et des crimes que TOUTES les religions imposent - avec ou sans le vernis hypocrite & "respectable"

Ou en est-on aujourd’hui ?

Pensez vous que l’on ait beaucoup "progressé" depuis ?

Et que dire de l’idéologie transidentitaire - ce truc de mâles qui ressemble à une secte et qui prétend que les hommes peuvent accoucher ?

L’idéologie transidentitaire est un culte aussi.
Tout aussi phallique.

A quel moment on va sortir de ces délires mystico-predateurs, foutre la paix aux femmes, foutre la paix aux mômes et éventuellement envisager un avenir pour toute l’humanité ?
Sans emprise ni exploitation

[le dessin ci dessus vient du compte : @vanessafabs sur twitter.
"- connaissiez vous ces sculptures Vanessa ? Ou c’est juste une coïncidence ? En tous cas, merci pour ce dessin qui dit beaucoup de choses
- VANESSA SILVA@vanessafabs - Jun 3 : No, gracias por enseñar me."

La coîncidence entre son dessin et les sculptures de Karan-Tepe est pour le moins étonnante ...]

Il semble qu’aujourd’hui encore, certainEs aient toujours autant de mal avec le caractère biologique de la reproduction ...

Mais alors ?
Si la FEMME a été maintenue depuis l’antiquité dans un rôle de reproduction ou de prostituée, forcée à se marier y compris mineure par intérêts familiaux...
Y a t il eu des périodes dans l’histoire où les femmes ont pu s’unir avec l’homme de leur choix par amour ?

Vraie question
Je n’ai pas la réponse. Je cherche.

En tous les cas, c’est encore du côté des anarchistes que je trouve un début de libération ⬇️
Dans "l’amour libre" qui n’est pas une sexualité débridée mais un libre choix des femmes de s’unir par amour.

En envoyant au diable la famille et ses mariages arrangés, l’église et son mariage-prison-à-vie et l’état qui légalise et légitime ces méthodes dans un contrat social.

La subversion reste peut-être encore à venir.
Dans la liberté prise par / laissée aux femmes de choisir leur partenaire par amour

Par delà la classe sociale, la famille, la religion et tout le reste


A propos des anarchistes ditEs "individualistes" de la Belle Époque et comment ce sont les précurseurEs d’un mode de vie pervertit, dévoyé et falsifié par les petitEs bourgeoisEs ....

30 janv. 2020

"Refusant de sacrifier leur présent à un lointain futur, ils se montrent résolus à "vivre leur vie" le plus intensément possible, sans attendre les changements sociaux qui tardent à venir."

ce que je retiens, c’est que ces individuEs étaient éprisEs de connaissances, maniaient les mots et les idées lors de causeries publiques et amicales, savaient se construire une pensée critique hors de la religion, des sectes et des idoles spectaculaires,

qu’illes rejetaient déjà la consommation superflue, partageaient logements et outils, entretenaient des potagers, étaient végé voire végan et appréciaient de fuir Paris le dimanche en joyeuses bandes resquilleuses pour des virées champêtres

qu’illes goûtaient la musique et les chansons révolutionnaires, s’adonnaient à l’amour libre c’est à dire assumé en dehors des cadres de l’époque : famille, église, état.
qu’illes maitrisaient leur procréation par des techniques contraceptives et abortives
qu’illes repensaient l’éducation sans hiérarchie ni punition ni récompense ni classement.
qu’illes honoraient le droit d’asile
qu’illes acceptaient à égalité les hommes et les femmes, les enfants, les infirmes, les exiléEs

et refusaient la guerre et les frontières, la soumission à l’ordre bourgeois, aux propriétaires, aux patrons, chefs et supérieurEs
que c’est pour vivre leur vie, cette vie émancipée où tout entier le TEMPS est libéré qu’il leur fallut bien trouver des combines pour survivre.

que la bonne société hypocrite n’a pas cessé depuis cette époque, à la fois de surveiller, encadrer, contrôler et réprimer les anarchistes,

et dans le même temps
de remâcher, digérer, embourgeoiser, corrompre et frelater le contenu subversif de ces expériences singulières -
fruits d’un vif désir commun et d’une volonté individuelle farouche de vivre une vie libre ici et maintenant ("pas dans cent ans" libertad),

tout en s’appliquant à entretenir autour de l’idée d’anarchie, en un halo honni, la stupeur et l’épouvante qui saisirent les bourgeoisEs de l’époque : horrifiéEs par les sanglantes reprises individuelles qui s’organisaient à mesure que la pègre et les illégalistes se mêlaient.
que à mon sens, vivre en anarchiste aujourd’hui passe encore par récupérer l’usage de son temps - comme préalable à vivre sa vie sous une forme spontanée, sincère et si possible joyeuse, hors du théâtre morbide et perverti des carrières planifiées,des jeux de dupes et de pouvoir
une sorte de quête intemporelle et renouvelée tissant recherches et rencontres, musiques et amours, complicités et connivences, rêveries et flemme, méandres et divagations, actions, créations, bricolages, paillettes et sabotages y compris de son rôle social,
refus de parvenir et partage de l’existant.

dans la F.A.R. , Steiner et Debray écrivent : "La lutte armée et le développement des espaces de liberté apparaissent peut être comme des choix opposés mais tous deux reflètent le même volontarisme, le même refus de se laisser déterminer par des circonstances objectives."

pour Lorulot "...l’homme libre doit chercher le plus possible à mettre ses actes en conformité avec les théories qu’il énonce. Repousser les hypocrites conventions, se soustraire à la brutalité des institutions, résister au tyran, au patron, au soudard ; ...

... telle sera l’attitude de quiconque ne veut pas se contenter d’une révolte mentale, d’une rêverie, si belle soit elle. La pratique d’une fraternité plus réelle, nous peut être précieuse,

en augmentant notre capacité de résistance, en favorisant le développement de notre être, à tous les points de vue, sentimental, physique et cérébral".
si ce n’est pas juste monter des alternatives au capitalisme et faire du soin comme le pratiquent les éco-bio-anthroposophes

c’est engager son corps, son esprit, son énergie, son attention, sa tendresse, son temps dans une histoire qui dévie (ou voire bouscule) le story-telling ambiant, le roman nationnal
le Spectacle, la bonne société bourgeoise, les injonctions de normalité, d’apparence, de réussite,

pour vivre sa vie.
En faire un truc intense et désirable pas juste le temps d’une émeute.
Armand "considère la vie [...] comme une série d’expériences qu’il s’agit de rendre les plus riches, les plus abondantes, les plus variées possibles
...
la vie vécue comme expérience ne se soucie pas de la défaite ou du volume de résultat obtenus."

Si le congrés jurassien en 1877 a exclu les expériences de milieux libres et rejetté les anarchistes individualistes pour privilégier le syndicalisme révolutionnaire, l’idée vit

par exemple dans l’expérience de Dial House du groupe Crass telle que décrite ici c’est la même idée

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/crass-ou-le-retour-aux-fondamentaux-1285837

« Crass » ou le retour aux fondamentaux

Il est intéressant de noter l’importance de la "maison" ouverte et vivante, dans les expériences et les tentatives d’articuler ensemble les singularités de chaque individuEs, aussi bien chez ces anarchistes que chez Crass ; on peut y associer les squats comme espace/ maison / zone libérée de l’Empire...

Ce qui n’est pas sans rappeler
le concept anthropologique du "système à maison"

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_%C3%A0_maison

lui même directement inspiré par le système traditionnel Pyrénéen décrit par Isaure Gratacos - déjà évoqué plus haut -

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_familial_pyr%C3%A9n%C3%A9en

voir aussi : Domestic spaces as crucibles of Paleolithic culture : An archaeological perspective

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0047248422001269?via%3Dihub

Face au modèle standardisé imposé par l’empire, une structure sociale organisée en un réseau de "maisons" ouvertes a su perdurer dans les vallées pyrénéennes comme dans les replis, les marges des sociétés modernes...

Et alors attention !
Ce que j’essaie de décrire ici n’a rien à voir avec la tendance plus récente qui consiste à "changer de vie" et débarquer dans un centre-village ou centre-bourg avec un capital pour y acheter une maison et en transformer une partie en commerce "alternatif" : typiquement, tenir commerce au rez de chaussée de sa maison du centre bourg c’est la définition du bourgeois ...
Qui profite, exploite cette position centrale dans la communauté villageoise pour surveiller les allers-venues, qui capte l’information, manipule l’opinion, fait circuler rumeurs et médisances en fonction de ses intérêts.
C’est la bourgeoisie commerçante, qui cherche à dominer - toujours - depuis son comptoir.

Non.
Je parle d’autre chose.
Il s’agit de ne pas se tromper : la bourgeoisie - même "alternativeuh" est bien du côté de l’Empire...

L’idée d’un espace qui échappe au contrôle de l’Empire peut aussi bien s’envisager mobile... nomade et non sédentaire.

15 févr. 2020
les travelers échappant à l’angleterre de tatcher c’est la même idée qui vit...

renoncer au confort petit bourgeois, échapper au travail et aux illusions sociales pour disposer de son temps et vivre sa vie

"C’est peut être là qu’est la révolution : si tu n’as besoin de rien alors tu es dangereux pour le système. La seule manière de faire tomber le système c’est de ne pas avoir besoin de ce qu’il a à t’offrir" 69db #spiraltribe

https://m.youtube.com/watch?v=RuOFQThcrqw

on dirait que chaque génération invente sa désertion...

on dirait une quête intemporelle et renouvelée.
qui peut s’inspirer des expériences passées lorsqu’elles sont documentées et archivées

https://m.youtube.com/watch?v=k_x6_usci70

et puis on peut aussi bien vivre ces expériences par soi même


LTC - LhRQgW9HGSMLjf52Kwm3NxgaEoKo5rP99Z