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l’étrange écho

lundi 6 janvier 2020

Le matin, j’ai repensé à cet "effroi diffus" qui est venu se poser sur le texte "car il n’y a RIEN à sauver" écrit et publié vendredi dernier.
Et puis dans l’aprèm, j’ai remis la main sur un livre que j’avais trouvé il y a quelques jours : récup sur le chariot à bagages qui fait désormais office de zone de gratuité devant la ressourcerie depuis que la dechetterie toute proche ne l’est plus : zone de gratuité puisque la ressourcerie existe.^^
bref.

Sur cet espace minuscule on est autorisé à prendre et poser librement ce que l’on veut, j’y passe parfois pour glaner des livres à recueillir à la bibliothèque. Ce jour là je tombe sur un livre que j’ai fabriqué :-)
ce qui n’a rien d’exceptionnel non plus vu que lorsqu’il m’arrive de vendre ces automicroéditions je le fais sur les marchés des environs fréquentés par une population tout à fait sensibilisée à ce geste de don sur zone de gratuité.
Donc dans l’aprèm je reprends ce livre, posé à la bibliothèque depuis son retour, et puis je l’ouvre. Une page en est cornée : je m’y rends et me trouve devant le texte "petite provocation, pour réagir" sous-titré (petite vocation pour agir).
Du coup je le relis.
Et alors, en un double étrange écho, la page 17 et ma carcasse saisie, sont traversées - 20 ans après - par le même "effroi diffus"



Ce genre d’expérience pourrait pour certainEs relever du mysticisme, ce que je réfute sans pour autant nier l’existence de ces échos étranges.
De mon point de vue, pas besoin d’une force immanente, ni d’idée supérieure, ni de dieux, sectes et religions pour expliquer et encadrer la perception ni l’interprétation de tels moments. Car à mon avis ces moments sont inscrits dans le ballet de la vie et n’ont rien d’exceptionnel car ils ne surviennent pas comme illuminant soudain une réalité qui en serait par ailleurs dépourvue. Ces moments forment plutôt la trame naturelle de nos interactions avec l’univers lorsque nous disposons de notre TEMPS - passer son temps au rythme singulier qui est le notre entre en résonance comme des harmoniques avec un rythme naturel qui nous dépasse et nous englobe : le rythme de l’univers lui-même concert des rythmes combinés de ses super-amas en bulles de savon, de ses amas locaux, ses galaxies, ses systèmes solaires, ses planètes dont ... la TERRE et tout ce qui vit dessus.

C’est à dessein que les religions, les sectes, tout le care et les biosoinstelluriques, les thérapeutes, les faux prophètes, ... élèvent ces moments à un statut de mystique rare : pour mieux organiser et contraindre le reste du TEMPS. Tous ces charlatanEs sont inutiles pour cultiver le lien qui existe entre la singularité unique et originale qu’est chaque être vivant (dont vous et moi) et un tout multiple / entre notre infinité singulière et l’infinité dans laquelle nous évoluons.
De ce point de vue, les textes sacrés, préceptes, lois donc les religions et états qui les imposent sont des obstacles, des écrans, des verres déformants, une "fantaisie abstractive" selon Bakounine, un Spectacle (d’effroi diffus) qui s’immisce entre l’univers et nous.

Or
le temps libéré est un luxe incroyable. Les nobles, puis les bourgeoisEs le savent bien puisque depuis longtemps c’est le but de leur domination sur une autre partie de l’humanité qui travaille : qui use son temps à la place de bourgeoisEs aujourd’hui actionnaires et/ou multipropriétaires par exemple.

Quand on n’est, ou ne nait pas bourgeoisE en revanche, le temps libéré est un luxe que la société aime à voir se payer cher en misère et/ou exclusion. Au mieux c’est pour faire artiste et/ou bénévole au pire c’est zone et/ou prison.

Alors qu’il suffit de changer de point de vue. L’actionnaire et le multipropriétaire sont les vraiEs parasites du corps social et du coup on peut respecter (voire rejoindre, soutenir, reproduire, adapter, associer, combiner, multiplier ..) déjà respecter toutes les tentatives d’adaptation du corps social par celles et ceux qui vivent dans des contraintes. Contraintes d’adaptation qui ne sont que préambules à d’autres bouleversements à venir.
Comment anticiper en commun pour donner une chance à l’ensemble HUMANITE de s’adapter - ou pas -
en favorisant l’auto-organisation d’initiatives spontanées,
sans attendre que celles ci,
qui prennent des formes variées,
ne soient transformées en produits et/ou solutions
spectaculaires et convenuEs -
ni en nouvelle "fantaisie abstractive" -
par une bourgeoisie prompte à s’accaparer le réel,
jusqu’à en controler les rébellions,
les pratiques et les imaginaires subversifs
pour perdurer ?

Les prendre de cours par la libération
complète et joyeuse
de notre temps de vie
et l’organisation commune
de ce nouvel état d’être

peut s’envisager comme une option.